«Lleweeeeeelyyn à taaablee » cria sa mère de la fenêtre. Son père soupira il n’avait pas pu lui apprendre comment faire un effet digne d’un professionnel, la petite brunette âgée de six ans, elle bondait et tapait du pied « C’est pas juste ! Maman fait toujours a mangé trop tôt c’est pas marrant !». Cependant après une petite rébellion d’une dizaine de minute, le duo abdiqua pour plusieurs raisons d’une ils faisaient nuit, de deux ils gênaient les voitures de passer et de trois, ils avait drôlement faim, il fallait l’avouer.

C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent autour de la table, Llewelyn entre ses trois frères et son père face à sa mère. Le tableau parfait d’une famille loin de l’être. Enfin tout était relatif, les parents de la petite fille s’aimaient ou du moins ils s’étaient aimés, un jour et puis elle s’entendait plutôt pas mal avec ses frères tous plus grands qu’elle. Elle était un peu la chouchoutte de la maison, c’est vrai mais bon, elle était la fille que son père avait t’en voulu et pour laquelle il avait supplié sa femme d’essayer une dernière fois et puis aucun de ses fils ne se passionnait pour la photographie. Sauf sa dernière, l’appareil photo et le crayon furent les deux objets qu’elle choisit parmi pleins d’autres objets, comme une miroir, un livre, un pinceau, un ballon lors d’un petit test pour enfants afin de voir les goûts de l’enfant. Comme une prédiction.

C’est ainsi que dès qu’il avait du temps Monsieur Matthews lui apprenait tout ce qu’il se savait avec ses appareils et comme un garçon parle de moto, Llewelyn elle parlait du dernière appareil avec une fascination et une envie de l’utiliser palpable. Elle grandit ainsi avec une bandoulière autour du cou et son appareil au bout, toute sa vie était dedans et elle affinait son regard petit à petit. Une ombre en forme de cœur, click clack, un homme lisant un document très important en mangeant des bonbons dans la rue, click clack, une mère qui dépose pour la première fois son enfant à l’école, click clack et puis aussi, le match de foot d’un de ses frères, son magnifique touchdown…

C’est au lycée qu’elle avait été peut être la plus distante avec son appareil, elle se passionna pour l’écriture et devint inséparable d’un carnet, son book photos était déjà assez pleins. Elle se concentra sur sa nouvelle passion, oui on pouvait dire que la jeune femme était une personne passionnée peut être trop, elle n’avait pas de juste milieu. Un défaut dans sa vie, une forme d’audace dans son futur travail. Sans vraiment faire attention à son apparence, elle préférait même parfois être dans son monde que dans la vie réelle même si elle restait proche de ses frères qui n’avaient pas du tous les mêmes centres d’intérêts : les femmes, le football, la fête, le dessin pour l’un, la musique pour les autres et pour tous les enfants le cinéma chaque vendredi soir, un film, un rituel.

C’est le jour de son anniversaire qu’elle reçu son premier Voice de la part de sa maman qui en avait marre de ne pas avoir une fille coquette comme toutes les autres filles de son age. « Surtout que tu es assez jolie même si tu es toute pâle vu que tu sors peu ». Et le bowling avec ses amis la semaine dernière ? Et la soirée de Jane Sanders la fille la plus populaire de la ville qui enviait ses yeux bleus ? Raaah sa mère n’était jamais contente. C’est ainsi qu’elle connu son autre passion, qui devint très vite son objectif premier devenir un jour un acteur de ce magasin aux photographies magnifiques & aux articles bien écrits.

Elle s’intégra un peu plus dans son lycée, intégra un groupe populaire mais sans plus, elle avait gagné l’amour de son père, de ses frères mais pas de sa mère. C’est pourquoi elle renia quelques temps son côté artiste pour être la fille que sa mère voulait, une fille parfaite c'est-à-dire, amie avec les meilleures filles de familles de Long Island, petit amie d’un garçon sportif même si l’intelligence y était pas et élève modèle autre que dans les cours facultatifs d’écriture. Son petit minois l’aida beaucoup et Llewelyn s’ennuya fermement dans sa nouvelle vie, même si elle n’avait jamais été aussi proche de sa mère. Son père ne comprit pas vraiment ce changement mais l’accepta à contre cœur.

La fin du lycée eu raison d’elle, la jeune femme faillit accepter de devenir avocate mais elle planqua tout pour une école de photographie et d’arts en général. Elle partit pour Londres à la fin de l’année et ne garda contact qu’avec peu de monde, elle s’excusa un milliard de fois auprès de son appareil photo et de ses carnets et continua son bonhomme de chemin. Llewelyn connue ainsi son premier vrai amour, le garçon mystérieux, talentueux, dans son monde. Elle vécu une fusion dévastatrice, toujours avec lui, toujours à ses petits soins pour soigner son géni, elle s’écarta de la vie réelle durant cette période, séchant assez souvent, n’étant là que pour les cas pratiques et non pour la théorie, refusant de s’exposer pour ne pas lui causer de la concurrence, avant de découvrir qu’il la trompait et qu’il se droguait «Juste pour avoir l’inspiration hein».

Elle quitta l’école très vite mais eu son diplôme avec une note honorable et ne voulut plus toucher à ses appareils pendant un temps, elle travailla dans un journal en t’en que « chroniqueuse de l’amour » oui oui, la jeune femme devait répondre toutes les semaines aux questions de femmes désespérées et apparemment sa rubrique faisait son petit carton et la jeune femme se demandait parfois comme une fille aussi nulle en amour pouvait donner des conseils dans ce domaine qui soient potables enfin. On lui proposa une émission radio pour prodiguer ses conseils mais la jeune femme refusa ne trouvant aucune motivation à faire cela et continua ses articles en améliorant à chaque fois son écriture même si tout le monde s’en fichait royalement pour cette rubrique.

C’est son père -avec qui elle entretenait une relation épistolaire- qui lui parla de la recherche de nouveaux photographes pour Voice et après une longue réflexion, elle posa sa candidature sans trop avoir d’espoir d’intégrer un jour cette entreprise. Après tout qui voudrait une fille qui s’était un peu perdue dans le passé ? Malgré tout son père avait déjà tout prévu, un nouvel appartement à New York persuadé de sa réussite, c’est ainsi que sans grande surprise, il lui envoya le jour où elle reçue sa convocation pour l’entretient un billet pour New York.

« Je vous remercie de m’avoir reçue j’espère avoir de vos nouvelles très prochainement»